Je trouve dommage qu'un film ayant un univers fort visuellement, qui traite de l'enfance, etc. doit immanquablement tenir de Burton. Ce film se suffit à lui-même, et ses influences sont directement issues des bas-fonds londoniens (ou français) du XIXème siècle (les enfants font penser à la bande d'Oliver Twist), de la SF tendance Metal Hurlant, de l'univers des freaks, en somme, c'est de la fantasmagorie pure.
Un film sur l'enfance (et Caro et Jeunet ont bien compris que l'enfance n'est pas rose), la petite Miette étant l'adulte et One étant l'enfant ; du coup, leur romance apparait comme pure et sublimée (parce que certaines personnes - des imbéciles - n'ont pas tarder à parler de pédophilie). Et le génial Daniel Emilfork dans le rôle d'un enfant déjà vieux ou vieillard infantile, qui ramène directement au Hook de J.M Barrie... tous les personnages sont incroyablements attachants, que ce soit la petite Miette, Ron ou même les clones. Il y a une fantaisie, mille idées à la seconde dans chaque plan présentés. De la noirceur, beaucoup de poésie, du grotesque dans le sens noble du terme, de la mélancolie (impossible d'oublier la mélodie jouée par Dreyfuss). C'est un de ces films où tous les personnages apportent quelque chose, aucun n'est mal écrit. C'est riche, aussi bien visuellement (tous les plans recèlent des trésors et sont de véritables tableaux) que dans la thématique (on pourrait parler de ce film pendant des heures).
Un véritable petit chef d'oeuvre dont je ne me lasse pas.