Note:
14,5/204 étoiles sur 5:
****Le voici enfin ce 6e volet des aventures d'Harry Potter! A la barre: le capitaine Yates, attendu au détour après un "Ordre du Phénix" vraiment peu convaincant et assez fade...
Verdict? Plutôt pas si mal! La magie est de retour dans ce 6e opus vraiment enchanteresque, plus proche de l'atmosphère des livres de Rowling, malgré d'énormes libertés prises par le réalisateur.
Par une ouverture époustouflante, qui vous propulse littéralement de votre siège, David Yates se met pour un temps le spectateur dans la poche!
Les clins d'oeil à l'univers "potterien" se font plus nombreux, les décors sont encore plus fouillés et les images... sont d'une beauté renversante! Soulignons-le tout de suite: un des gros atouts du "Prince de Sang-Mêlé", c'est la photographie, sous la charge du français Bruno Delbonnel, responsable de la photo des films de JP Jeunet ("Amélie Poulain", Un long dimanche de fiançailles"). Son travail sur Harry Potter est splendide: jamais le monde des sorciers n'a été aussi beau avec des tons très contrastés et une lumière féérique. Les souvenirs concernant Tom Jedusor, l'attaque sur Londres, le match de Quidditch, le duel entre Harry et Drago, la scène de la caverne... autant de séquences magnifiées par ce travail sur la lumière vraiment soigné... Espérons que Delbonnel opérera toujours sur les deux derniers films...
Côté mise en scène, Yates poursuit néanmoins son travail de modernisation, avec cette fois-ci un culot inoui! Exit le salon des Dursley pour les retrouvailles entre Harry et Dumbledore: un quai de métro lui semble bien plus approprié! Surtout, le modernisme vu par Yates se retrouve dans les dialogues, avec de véritables partis pris qui boulersent totalement le caractère de certains personnages. Les puristes s'offusqueront, mais pour ma part, cela ne m'a pas dérangé plus que ça (bon forcémment certains dialogues entre Harry et Dumbledore en étonneront plus d'un...^^). Le ton est plus libre, mais rappelons qu'un film n'est qu'une adaptation et non un copier/coller d'un roman! Et puis l'oeuvre de Rowling laisse la part belle à l'humour, aux sous-entendus et aux affres de l'adolescence.
Justement, voilà de quoi rebondir sur un des thèmes phares du film: l'adolescence! Pilier du roman, Yates lui accorde une place encore plus importante dans son film, quitte à élaguer quelques scènes plus sombres ou quelques souvenirs concernant un certain mage noir...
Alors oui, on peut effectivement reprocher au réalisateur d'avoir trop porté d'attention aux périples amoureux... On frôle parfois la surdose lorsque le film penche dangereusement vers le "teen-movie" primaire. Mais on peut aussi comprendre le choix de David Yates: le 7e roman se passant en grande majorité hors de l'enceinte de Poudlard, c'était sa dernière occasion de nous montrer la vie de ces ados au coeur de l'école de magie, avant deux films qui devraient être beaucoup plus graves.
Dernier gros coup de projecteur sur "la vie à Poudlard" donc. Et c'est avec plaisir que l'on évolue encore une fois à travers les différents décors qui composent ce château: la Grande Salle (superbe plan final avec un silence de mort à la suite du trépas de ****), la Tour d'Astronomie, les serres, la cabane de Hagrid, les dortoirs, les salles de cours,la Salle sur demande, les toilettes (capitaux!)... Beaucoup plus que dans le 5e film, Yates prend le temps de ballader sa caméra à travers ces endroits pleins de magie... et fait ainsi revivre d'autant mieux l'univers imaginé par Rowling.
Dernière fois aussi que l'on assiste à un match de Quidditch... Dommage donc qu'il soit expédié aussi vite... malgré des effets spéciaux toujours très convaincants.
Autré défaut justement de la mise en scène de Yates: les scènes que l'on attendait le plus sont toutes expédiées, comme si Yates avait hâte de s'en débarasser. Seule la scène-clé de la caverne est vraiment exploitée.
Quid aussi de ces rajouts, comme la scène du Terrier? Pas inutile d'ailleurs, puisque cela permet un meilleur dosage du rythme et quelques frisssons en plus. Mais alors pourquoi là encore, expédier la scène à une vitesse ahurissante?
Le film a tout de même l'audace de proposer les moments les plus drôles de toute la saga, aux côtés des scènes les plus sombres (jusqu'à présent).
Yates a retrouvé l'ingrédient qui fait toute la magie des aventures de Potter et on ne peut que s'en réjouir.
Côté casting, c'est tout bon! Voir le film en version originale sous-titrée permet d'apprécier la performance des acteurs et les dialogues! D'autant que la VF de ce volet a l'air assez catastrophique... Radcliffe a encore progressé et sonne plus juste dans le rôle d'Harry: lorsqu'il se retrouve sous l'effet de la "potion de chance", son jeu se fait plus libre, plus léger... allant même jusqu'à imiter Jim Broadbent (Slughorn)! Rupert Grint est un acteur comique: plus rien ne peut laisser planer le doute!^^ Alan Rickman rayonne toujours autant dans le fantastique rôle de Severus Rogue (vraiment trop peu présent à l'écran malgré son importance capitale). Idem pour Helena Bonham-Carter, toujours aussi folle en Bellatrix Lestrange.
Michael Gambon (Dumbledore) est plus subtil que dans les films précédents: il faut dire qu'il est omniprésent dans ce volet.
Nouveau venu: Jim Broadbent, dans le rôle du professeur Horace Slughorn. Un sans-faute!
La nostalgie commence à pointer dans ce film, notamment lorsque les 3 héros se retrouvent face à McGonnagall (M.Smith): le même plan que dans "L'école des sorciers", à peu de choses près...
A la baguette, on retrouve une dernière fois Nicholas Hooper, qui a composé un très beau score, magnifié par les images. Quelques maladresses parfois, avec des notes mélodramatiques vraiment convenues, mais que l'on oublie vite au regard de l'ensemble.
Meilleur que "La coupe de feu" et que "L'ordre du phénix", "Le Prince de Sang-Mêlé" arrive - à ma grande surprise - à talonner "Le Prisonnier d'Azkaban" d'Alfonson Cuaron...
La saga est sauve, et on attend avec beaucoup d'impatience les deux derniers volets!
Yates a prouvé qu'il avait un réel sens de la mise en scène (que l'on soit d'accord avec lui ou pas).
Plus magique, plus impressionnant, plus convaincant, plus sombre... et plus drôle(!), ce 6e film est décidemment bien surprenant!
Un excellent divertissement qui ravira les afficionados du célèbre sorcier. Les plus exigeants seront destabilisés... les autres se laisseront sans doute embarquer dans ce fantastique voyage.
NB: David Yates a expliqué avoir choisi de supprimer la bataille dans Poudlard afin d'éviter une répétition avec le grand final du dénouement.
Ca se défend... Je suis assez d'accord.
Le producteur David Barron a quant à lui justifié l'absence de l'enterrement de **** par le fait que cela n'était pas en adéquation avec le ton du film...
Là c'est plus flou... J'espère que cet évènement ouvrira le prochain film...